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13 décembre 2007 4 13 /12 /décembre /2007 10:10


C'est au début des années 70 que j'ai connu Mohamed CHOUKRI. Mon père était à l'époque directeur du collège Ibn Batouta (Lycée St Aulaire) de 1968 à 1986 et Choukri faisait parti du sercrétariat. Un jour pendant que je flânais dans les couloirs de l'école j'entendis CHOUKRI crier après ses collègues: "Vous êtes tous des insectes, que des insectes!!" en arabe dialectale "Fartitos ou Hacharats". Il était différent mais pas repoussant, je le sentais à la fois hanté par l'absurde et par le cru sans concession de la réalité.
C'est à cette période que Edouardo Roditi accompagna pour la première fois CHOUKRI chez Paul Bowles pour lui présenté l'homme et ses nouvelles. Bowles aima  beaucoup les premiers récits de Choukri avant de traduire en anglais "Le Pain nu".
Dans son livre "P.Bowles le reclus de Tanger" Choukri raconte son entretien avec Abdelwahid chauffeur de Bowles:
"Est-ce que ça intéresse vraiment les étrangers, ce que toi et Mohamed Mrabet racontez à Paul et qu'il traduit en anglais?
- Moi je ne raconte rien. J'écris ce que j'ai à écrire et c'est aux autres de le lire.
- Je ne comprends pas.
- Et moi, je ne sais pas comment te l'expliquer.
- Mais Mrabet n'écrit pas! Il raconte.
- Oui, et Paul le transcrit et l'adapte de telle façon que cela puisse être lu."
Quand il a reçu ses premiers cachets il est venu chez nous et a demandé à voir ma belle mère, il avait une belle montre à lui offrir. Elle a fait tout pour l'en dissuadé prétextant que c'était trop cher mais lui il ne voulait rien entendre. L'argent il n'en voulait pas ça polluait son inspiration il préférait rester les poches vides. Une montre pour lui non plus ça le rendai ordinaire. Certainement il devait penser qu'il valait mieux se presser le jour pour donner quelque chose à ceux qu'il aimait avant que son corps titubant ne soit assaillit la nuit par des visages  balafrés pour le dépouiller. Choukri n'était pas un ivrogne. L'alcool c'était une boisson qui l'aidait à se débarrasser de son corps geôlier de sa souffrance et de son inspiration.
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28 janvier 2007 7 28 /01 /janvier /2007 19:17

 

 

Monopolio
 
Un mélange de style architectural accroche le regard de cet enfant. Cette fois il ne traverse pas pour aller vers la mer, son attention est agrippée à ce bâtiment couronné d'un auvent aux tuiles marron. Il ne sait pas ce que c'est, mais ce dont il est sûr c'est qu'il est différent des autres et renvoi à des thèmes traditionnels proches du mauresque. Il prendra peut être conscience de la singularité de sa cité malgré un urbanisme galopant qui, cependant, n'étouffera jamais son identité millénaire. Mais pour l'instant, il perçoit cette lisière floue entre deux monde, le sien et celui de ses aïeux.

Cet enfant dans son innocence ne se doute pas encore que des compatriotes différent par leurs identité et leurs confessions vivaient harmonieusement dans ces lieux il y a moins d'un demi siècle.

Moi, son père, dans le méandre de mes souvenirs, je ne me rappelle pas encore des portugais et espagnoles qui s'établirent en ces lieux voilà bien une cinquantaine d'année faisant de la pêche leur gagne pain quotidien et qui, le soir, bravant le vent d'est, essayaient de retrouver le chemin menant vers leur ville auprès de leur femme déjà assise au seuil de leur demeure guettant sagement leur arrivé en tricotant  des chandail de laine.
 
 
Le Lycée Saint-Aulaire actuellement Collège
Ibn Battouta 80 années après!
Angle opposé

En hommage aux directeurs qui ont  menés cette belle entreprise comme des Verdi ou des Vivaldi s'acharnant sur leurs violoncelles frottant leurs archets sur les cordes pour donner le meilleur de leurs élèves. En hommage à mon père qui fût mon directeur, à tous ces hommes dont l'empreinte pétrie encore dans nos mémoires j'offre ce délicieux passage de Cervantès dans "Don Quichotte":

"Heureux âge et siècle heureux celui auquel sortiront en lumière mes fameux exploits, dignes d'être gravés en bronze, scupltés en marbre et peints sur les tableaux, pour servir de mémoire au temps futur! Ô toi, sage enchanteur, qui que tu sois, à qui il écherra d'être chroniqueur de cette rare histoire, je te supplie de n'oublier pas mon Rossinante, mon éternel compagnon en toutes mes voies et carrières."
A la conquête de Sidi Ahmed Bou Koudja


Rue Ben Abbou qui contourne le musée de la Casbah


Sidi Ahmed Bou Koudja, mausolée où l'homme enseigna le coran et dispensa à ses visiteurs des leçons de sagesse.
Rendu célèbre par Matisse dans sa toile "Le Marabout".

Un saint où les hommes et les femmes s'y rendent tous les jeudis après la prière du soir pour se repentir et quémander la fertilité.
un enfant s'arrête et regarde à l'intérieure du marabout.
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6 novembre 2006 1 06 /11 /novembre /2006 13:46

Blanche est ma ville, bleu est son ciel, doux est son vent d'est, brun est mon humidor, noir est sa terre, belle est ma famille, agréable est son soleil, boisés sont mes cigares, au sommet de l'Afrique elle se repose, lorgnant son compagnon à vie, rocher au pied d'argile, caressant la chaleur ibérique.
Chapeau aux lunettes noir, assis au flanc des vaisseaux de Mogador, regardant ses biens aimés prendre un instant de bonheur, soupirant de joie d'avoir retrouver la mer, nervurée est la cape de mon cigare, parfumé de café et de miel, généreuse est sa fumée, murmurant dans mes narines, les bientôt retrouvailles de ma terre. Bien aimés sont ceux laissés sur les sols rouges, divin est le corps  de mon Havane, épicé est son arôme imprégné de cèdre, belle est ma ville, assis au pied de la nécropole, nourrit est mon imaginaire d' Hércule et d'Héraclès, regardant de loin le géant bleu.
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Texte Libre



Ces écrits sont nés d'un besoin pressant d'aller vers l'autre, de fondre dans un creuset qu'est ce support des éléments épars exprimant une certaine singularité.

Mais l'homme a vite fait de montrer sa joie une fois il est dans la lumière alors que les vrais auteurs, sans qu'il ne s'en aperçoive, sont dans l'ombre.

Ces écrits ne sont donc que l'expression harmonieuse d'innombrables acteurs proches ou lointains qui ont peuplé mon esprit et qui maintenant revendiquent la liberté à leurs créations.

Je passe mes journées à mutiler mes cigares à décapiter leurs têtes à allumer leurs pieds à déguster leurs tripes, mais l'écriture n'est-elle pas une vertueuse souffrance qui s'ingénue avec bonheur à vous faire oublier votre égo à décliner le constat social et à créer en vous le désir de dissimilitude?

Notre société a circoncis les hommes dans leurs corps, le fera-t-elle pour le prépuce de leurs coeurs et de leurs ambitions?

La vitole bleue dédie ses thèmes à la ville de Tanger, ma terre ma nourricière, au cigare ce plaisir perle des dieux fait par les mains des hommes, et enfin à mes écrits vérités sur mes parures qui donneront je l'espère suffisamment de plaisir aux lecteurs.
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Recherche

Peut-être un jour

Qui c'est celui là?
Mais qu'est-ce qu'il veut?
Tanger 2010
 

Comment se fait-il qu’un homme quinquagénaire simple et ordinaire, père de deux enfants et œuvrant dans le secteur bancaire tombe, sans suffisance aucune, dans le chaudron d’Epicure ?

A vrai dire j’essaie de ressembler à ma mémoire, c’est une conteuse passionnée, qui m’a tatoué le cœur par le premier clapé de sa langue sur le palais pour me raconter le plaisir du cigare, et la première lueur blanche de Tanger sans laquelle tous mes devoirs envers mes plaisirs ne seraient qu'un amour futile.  

 

 
Porsche 911 carrera 4
Porsche 356 1500 S Speedster (1955)
Porsche 356 1300 coupé 1951
Porsche 356 A 1500 GT Carrera 1958
Porsche 356 châssis 356.001
Porsche Carrera 911



 
 

  

 

des mots en image

D'hércule et d'héraclès
Blanche est ma ville
Brun est mon humidor

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