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18 novembre 2021 4 18 /11 /novembre /2021 09:26

Hassan Glaoui

Je suis de mauvaise humeur ce matin, j’ai envie de donner corps à des phrases assassines, du genre par exemple pour apprécier une œuvre il faut absolument être injuste, déloyal, affamé de nuances et habile!

 

Est-ce que je suis souffrant? Non, non rassurez-vous, ce sont des mots qui m’ont été murmurés par contumace, venant d’un ami d’outre-tombe suite à son refus de troquer le 19ème pour le 21ème arguant que les profanes de ces temps sont perdus sur les routes de l’art ne sachant ni où il commence ni où il fini.

 

En effet, Charles Baudelaire disait “Pour être juste, c’est à dire pour avoir sa raison d’être, la critique doit être partiale, passionnée, politique, c’est à dire être faite à un point de vue exclusif mais un point de vu qui ouvre le plus d’horizon” 

 

Je me demande ce qu’il penserait de notre espace artistique marocain du point de vue de l’approche critique professionnelle, universitaire et non de celle de nos peintres. Certains, peut-être, n’ont pas encore vécu ou partiellement ce schisme qui sépare l’art de l’artisanat, cette mue, cette chrysalide qui est le point de rupture entre passé et présent. Mais penser avec la main c’est quelque chose de formidable! n’est-il pas juste que l’étymologie du mot “compréhension” est constitué du préfixe “com” qui veut dire “avec” et “préhension: prendre par la main”. Toucher la matière est la quête de nos engrammes, ces traces ces empreintes colorées d’un héritage mémoriel, technique et esthétique qui n’attend en fin de compte qu’une forme de réminiscence, un renouveau au sein de la contemporanéité.

 

 

Maintenant avançons un peu et voyons à partir d’une check list si je suis qualifié pour discourir sur ce thème, vous avez bien le droit de le savoir:

 

  • Suis-je un critique d’art: mon dieu non! faire du journalisme consumériste, obéir à la doxa dominante qui pèse et masque par ses circonvolutions un esprit critique réel, jamais! D'ailleurs les médias actuels ne sont pas des revues d’art mais uniquement des magazines dépendants de leurs annonceurs. Par tous les saints!!!! ils n’ont rien à voir avec la revue Souffles!! (lien de la revue à la BNRM)

  • Est-ce que je pratique La critique d’art: malheureusement non. Je ne me trouve pas au sein d’un réseau multidisciplinaire où se croisent l’histoire, l’histoire de l’art, l’anthropologie, la sociologie, l’esthétique, l’iconologie….etc.

  • Suis-je un connaisseur: Non plus. Je n’ai pas suffisamment fréquenté les artistes, je ne suis pas galeriste et chez moi, je n’ai que de pâle reproduction! Parfois, comme vous, je regarde le Net et je soupire.

 

Vous êtes déçus je sais, vous pensez même qu'une société qui n’est pas guidée par ses philosophes est trompée par ses charlatans. Mais détrompez vous et permettez-moi de vous rappeler que je ne suis pas platonicien, mon doigt ne pointe pas l’Idéal mais plutôt la terre comme celui d’Aristote. En d’autres termes j'essaye de percevoir intelligemment, nous sommes tous dans une même et unique réalité certes, seulement mon approche du Beau est réalisée d’une manière beaucoup plus immanente. Je ne ferais jamais, par conséquent, l'impasse sur mes propres sentiments. Accepter d’être infidèle à soi pour appuyer une quelconque théorie c’est de la folie!!. Je suis donc membre de l’Ordre des Passionnés Silencieux, ceux qui promulguent que tant que le verbe est modéré, habile, mesuré et le regard acéré, le cœur nous fera  toujours don de la vérité. Quand je regarde un tableau je peux avoir du plaisir comme du déplaisir ou en être indifférent, cette appréciation il m’est possible de l’échanger avec autrui mais fort impossible de la partager parce que c’est une émotion privé. Par conséquent une critique normative, fût-elle largement acceptée, ne peut expliquer à elle seule une œuvre d’art.

 

 

Donc il y a Le critique d’art et La critique d’art, le premier médiatise l’art et le socialise la seconde pense l’art. Khalil M’rabet, peintre, écrivain et universitaire marocain a suffisamment détaillé cette problématique et plus encore dans son article à Horizon Maghrébin "Écrits en amont pour une tradition moderne” que je mets en lien. J’y reviendrai dans les prochains articles.

 

Maintenant, pourquoi Hassan Glaoui. Eh bien c’est simple!

 

Je me suis intéressé à un document universitaire, intitulé “La peinture marocaine au regard de l’autre” établi par Ikram ALAMI de l’Université Sidi Med Ben Abdellah de la FSLH-Fès (je mets en lien le document). Au 2ème paragraphe de l’introduction je lis ceci: (ce texte est un commentaire sur le livre d’Alain Flamand du même titre. Ce dernier enseignait l’art au Maroc à la fin des années 60 début 70).  

 

“.......Alain Flamand affirme, dans son texte, que la peinture marocaine n’est que l’héritière d’une peinture occidentale qui a connu, entre la fin du XIXème siècle et la première moitié du XXème de nombreuses révolutions….

 

Il n’en fallait pas plus pour me faire sortir de mes gonds! Alors en quoi l'œuvre de Hassan Glaoui est héritière d’une peinture occidentale??. En 1963 il participait déjà à une exposition collective à la galerie Charpentier à Paris nommée “Deux mille ans d’Art au Maroc” !!!

 

Quand j’ai vu pour la première fois ce tableau j’ai cru que c’était un morceau de pierre marouflé par un dessin rupestre que l’on trouve sur les plateaux de Figuig-Ich là où les hommes racontent, moyennant la pierre, leurs vécus. L’oeil écoute parfois, elle ne peut être sourde au récit de notre mémoire ni à notre patrimoine artistique.

 

Mais ne soyons pas partial, laissons Alain Flamand nous présenter l'œuvre de Hassan Glaoui. A la page 83 du Dictionnaire des Artistes Contemporains du Maroc de Dounia Benqassem, A.Flamand témoigne: “Hassan Glaoui sait peindre, mais encore chez lui le métier n’étouffe jamais la poésie…(et un peu plus loin)....il rend plutôt un climat, une atmosphère, le mouvement, la chaleur, la poussière, la lumière la couleur….”

 

Il m’est bien difficile de conclure, c’est un sujet vaste qui nécessite plusieurs savoir et compétences, je me remets cependant à la légende amérindienne du Colibri. Alors si je vous entends dire “Tu n’es pas fou!! Ce n'est pas avec ces quelques mots que tu vas clarifier et contenter les personnes assoiffées de culture artistique!! Eh bien je vous répondrai “Je le sais, mais je fais ma part!”

 

 

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Texte Libre



Ces écrits sont nés d'un besoin pressant d'aller vers l'autre, de fondre dans un creuset qu'est ce support des éléments épars exprimant une certaine singularité.

Mais l'homme a vite fait de montrer sa joie une fois il est dans la lumière alors que les vrais auteurs, sans qu'il ne s'en aperçoive, sont dans l'ombre.

Ces écrits ne sont donc que l'expression harmonieuse d'innombrables acteurs proches ou lointains qui ont peuplé mon esprit et qui maintenant revendiquent la liberté à leurs créations.

Je passe mes journées à mutiler mes cigares à décapiter leurs têtes à allumer leurs pieds à déguster leurs tripes, mais l'écriture n'est-elle pas une vertueuse souffrance qui s'ingénue avec bonheur à vous faire oublier votre égo à décliner le constat social et à créer en vous le désir de dissimilitude?

Notre société a circoncis les hommes dans leurs corps, le fera-t-elle pour le prépuce de leurs coeurs et de leurs ambitions?

La vitole bleue dédie ses thèmes à la ville de Tanger, ma terre ma nourricière, au cigare ce plaisir perle des dieux fait par les mains des hommes, et enfin à mes écrits vérités sur mes parures qui donneront je l'espère suffisamment de plaisir aux lecteurs.
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Comment se fait-il qu’un homme quinquagénaire simple et ordinaire, père de deux enfants et œuvrant dans le secteur bancaire tombe, sans suffisance aucune, dans le chaudron d’Epicure ?

A vrai dire j’essaie de ressembler à ma mémoire, c’est une conteuse passionnée, qui m’a tatoué le cœur par le premier clapé de sa langue sur le palais pour me raconter le plaisir du cigare, et la première lueur blanche de Tanger sans laquelle tous mes devoirs envers mes plaisirs ne seraient qu'un amour futile.  

 

 
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