Les mots appellent les choses, la chose n’est pas le mot, mais en chaque mot il y a des choses.
La nuit est une chose, un fait qui s’impose à nous, il faut simplement ouvrir les yeux pour voir la nuit, un passif regard, une main courante qui nous sépare du vide, reconduit notre attitude naturelle, une réplique type sans variante de l’être, irréversiblement acquise, qui conforte nos familières sensations…………Si le temps nous respirait il aurait fatalement changé d’air…… car nous demeurons dans un porte document moisi rempli d’image et de sémaphores…… ou peut être nous sommes à l’arrêt dans une station perdue dans le vaste néant de la nuit, le visage plaqué contre les glandes mammaires, les lèvres déchiquetées par l’usage suçant le lait crasseux d’une roturière habitude jusqu’à ce que l’aigreur d’une pensée rapace grimpe aux frontières buccales pour cracher dans un cul de sac les phonèmes et vomir la langue. Il faut alors vivre la mort pour en échapper, « Alors j’ai mis ma peau sur la table, parce que, n’oubliez pas une chose, c’est que la grande inspiratrice, c’est la mort. Si vous ne mettez pas votre peau sur la table, vous n’avez rien. Il faut payer ! » Dixit LF Céline.
Un homme passe, peau noire d’ébène, yeux blancs de craie, il me dit des mots absents, je prends leur formes, je les mets en forme, je les éloigne de l’oreiller, des alluvions, ils entendent l’éboulement des pierres, les mots fluides polissent les pierres pour ne pas cabosser les jambes grêles du NordAfr décolonisé qui cherche encore sa marâtre, pousse les brouettes dans les chantiers, les caddys dans les codes barres pleins de mots égaux débordant de pitance glissant dans des parures différente…… キペディア, התגבשה متعدد اللغات…..le soir , la nuit est déjà dans les mots, le gîte est sans plume pour réchauffer l’haleine froide, le vent glacial incolore et aveugle passe sous les interstices des portes pour raconter le monde, une larme vient sur la joue.