La vie est un moment vrai, je l’attends, parfois il m’arrive de vivre son instant,
Mais il m’arrive aussi d’oublier,
Alors l’existence enfonce sa vérité molle, son épiderme désoeuvré, sa sieste lasse et tardive, son diapré en trompe l’oeil, ses nuages gras, son soleil adipeux, son sourire carnassier,
La vie qui est en moi, parfois il m’arrive de croire qu’elle est en dehors!
Je commence ma journée en talonnant les mots sur les vastes plaines où parfois j'entends le séminaire de l’herbe prêter sa voix à l’air afin de fourvoyer l’inexpugnable hypocrisie,
Les mots se cachent derrière un talus rocheux, je les observent de loin, le réticule de ma plume épis, ils me surveillent, prennent garde à ma gloriole, paissent dans mes vapeurs éthyliques ou les alluvions sauvages, je languis de les voir sur une clairière forestière frappés par un silex solaire, j’adorerais les surprendre et les sertir de ma licol,
le mot n’est pas la chose mais en chaque chose il y a des mots,
Ce que dit la bouche, la main ne sait pas l'écrire.
Si rien ne vient m'enrichir aujourd’hui, il me restera un peu d’hier, paroles de fourmi,
Pensées en désuétude, masse humaine hésitante, indécise, un monde Kitsch, figure larvaire du Beau séduit par le laid, l’inachevé, et le rire blessé, monde séducteur, solipsiste aux labiles certitudes, opulence hédoniste, essor psychologiste au destin solitaire pendu aux lustres du bas masquant la vivacité du haut, du mieux et de l’intense, naissance du peuple psy, monde du spectacle, de la réification du désir, de la chosification de l’homme et de la femme, spiritualiste à la dérive, solitude et foule solitaire,singularité, individualité, dévoiement des genres, Post-modernité, Post-contemporanité, désenclavement, diversifications, transparence, ouverture, réplétion des corps, pléthore des choix, mass-média pour les adorateurs du Plein, pour les abhorrateur du Vide, âmes désechées, dépeuplées, prima de la futilité, sens et non sens s’harmonisent, les hommes moisissent sans culpabilité, les temps célèbres la vie sans but, de travers, et sans direction. Mon Dieu, les mangeurs de pain sont en perdition!!!
Pourquoi perdre le temps à choisir les mots,
Laisse toi emporter par le flot des limons féroces, extatiques, parle aux pierres indociles qui roucoulent sur les rivages, aux crabes géomanciens qui dessinent sur les sables,
Ah mon dieu! Un mot caméléon s’est assis à côté de moi!! va-t-en, va-t-en!!
Spartiates mouettes, battus par les vents, rieuses nuptialité volant en saint-esprit, déployant ses plumes au-dessus des effluves de menthe et de thé,
La nuit est-elle l’espoir du jour?
Les dionysiaques brûlent-ils à l’aube le verre à la main?
A ce vent inondé par ma verve hâlée,
A ces moments assignés par l'aporie,
A ces pluriels heurt des idées