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2 février 2023 4 02 /02 /février /2023 11:00

 

 

La présence est-ce vouloir dire se rendre présent?

La présence est-ce une évolution vers quelque chose de nouveau, une démarche à suivre animée par une action sous-jacente, le fruit d'une évolution?

La présence est-ce la fusion de ce qui se réalise en nous et par nous?

La présence est, à mon avis, la disparition totale de toute distance qui sépare l'être de lui-même, ou de nous à nous-même.

La présence est inépuisable, ne s'affaiblit pas à proportion que notre travail s'accomplisse qu'il soit individuel ou collectif, ni se dénature ou se dégrade. Un exercice, une opération, un effort, par contre prend fin à mesure que la tâche se consume et le but s'accomplit.

La présence n'est pas non plus un accesoire, une épithète ou une quelconque particularité de l'être. L'être et l'acte sont la même chose. Je pourrais encore imager cela en disant par exemple bien que l'artisanat soit une singularité de l'art, sa finitude établie par l'objet artisanal, l'art demeure néanmoins.

Quand même bien l'acte commence et prend fin, la présence demeure.

La présence est un jaillissement qui prend forme ou se dévoile à travers tous les actes qu'on réalise. Ne rien faire est aussi un acte. Ainsi que je l’ai souligné à plusieurs reprises, ”faire quelque que chose” est l’action la plus hideuse, la plus atroce et dégueulasse qui soit!!

La présence n'est pas une expérience. La présence n'est pas un état. Car ce n'est pas le fait d'éprouver quelque chose dans certaine conditions et pas dans d'autres.

Si je puis donner un exemple:

la présence s'est manisfesté en moi par des secousses, une sensation de vertige, des mouvements me ballotent à tribord puis à bâbord, je viens d'apprendre que la terre n'est pas plate mais ronde et cela heureusement n'affectera pas ma navigation, je commençe alors à apprendre comment tenir la barre. L'angoisse de l'existence disparait, je ne suis plus attelé aux événements du monde, je les prends comme ils viennent, en moi ils surviennent, en eux je me réalise, me renouvelle et m'actualise. Ils me parlent, je les écoutent beaucoup plus qu'avant. Toute application ou attention pour les commander s'évanoui,la culpabilité ne me ronge plus car il n'ya plus de différence entre celui qui agit, fait et celui qui est.

Pourtant, ce qu'il y a de beau dans la présence c'est sa fragilité. Cela n'est pas le cas pour les objets, plus ils sont fonctionnels, utiles et moins ils peuvent se dérober à notre regard, leurs présence est immédiate éclatante, d'une clareté si évidente qu'elle blesse le regard et rend indifférent. Seul un artiste pourrait peut-être les abstraire de cette fonction initiale d'instrument, d'utilité, de serviabilité en les habillant de mystère, leurs souffler une âme pour leurs faire recouvrer une sorte de fragilité.

Quand nous quittons notre sphère privé et nous apprêttons à nous associer aux parties communes de la société, nous ne pouvons plus alors nous soustraire au regard de la communauté des hommes et devenons malgré nous visibles, partageons ainsi le statut des objets sans pouvoir nous refuser aux regards des autres. Nous devenons atteignables par tout les moyens techno-spatio-temporel (GSM, GPS, Caméra....), pourtant seul le désir de me connaître pourrait me rendre présent à l'autre, car c'est à partir de là que le mystère de ce que je suis commence. Je dois préciser toutefois que mon sujet est élaboré autour de la présence à soi et ceci n'enlève en rien l'importance que revêt la présence de l'autre à moi ou de moi à autrui.

Cela dit, je dois insister sur le fait que compte tenu de notre contingence, la présence ne peut jamais être, à l'image des objet, pleine, évidente et absolue, elle surgit de nous jaillit et ravit comme une eau vive sort de la terre continûment.

 

 

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11 janvier 2023 3 11 /01 /janvier /2023 10:17

 

Voyage à Amtoudi

Carnet de voyage

                 

Nous étions là assis tôt le matin au café de Paris. Un temps diaphane couvrait la place de France, offrait un masque gracieux aux passants, un silence placentaire se préparait à quitter la scène concédant, non sans nostalgie, les lieux aux tumultes de la ville. Charafa fumait sa deuxième cigarette de la journée et moi j’accompagnai mon thé vert de quelques brindilles d’un savoureux Chorro. Je sais qu’elle n’est pas facile à réveiller le matin, je risque d’être sèchement remballé pensais-je si je lui parlais maintenant, car son saut du lit de ce jour n’était pas habituel, quelque chose flotte indésirablement ou désirablement que sais-je dans sa tête, c’est mon épouse quoi, on se connait!

 

Je me lance, advienne que pourra!

 

  • il est bon le café? sous entendu “tu es imbuvable ce matin!” Je continue à tâter le terrain à mes risques et périls, son regard ressemble à celui du rockeur psychédélique qui cherche à casser sa guitare comme John Entwistle bassiste du groupe the Who, si tu veux on peut changer de place, aller ailleurs, ou prendre la voiture et faire un tour du côté de M'diq.

 

Rien! elle s’est refermée dans le temps et dans la roche me dis-je comme une troglodyte.

 

  • Écoute Imad, je ne veux ni changer de place, ni me déplacer ni voyager, dit-elle d’un ton ravageur!

 

Enfin elle sort de son mutisme quand même, bien que j’en prenne pour mon grade! il n’y a pas à s’en faire, c'est moi qui l'ai cherché!

 

  • Mais qu’est-ce que tu veux alors dis-moi!
  • Je veux partir, me répondit-elle, mais cette fois d’une voix pressée qui requiert un peu plus d’attention de ma part.

 

La discussion s’est réchauffée quelque peu, mais le contenu de l’échange reste tout de même inhabituel, elle arbore encore ce regard propre aux adeptes de la contre-culture, je reste donc sur mes gardes, pas question de m’en départir, de ses retours fracassants j’en ai eu quelques-uns.

 

  • Si tu veux on peut programmer un voyage, demander mon congé administratif, faire quelques réservations et voilà, rien n’est plus facile.
  • Le salariat t’as un peu trop formaté! C’est ça, et après tu vas me demander de faire ma valise, de ne pas oublier mon peigne et ma brosse à dent! ça c’est du tourisme et moi je n’en veux pas, réveille toi Imad s’il te plait, je veux voyager, prendre la route sans que tu m'empoignes la tête avec tes inquiétudes sur comment tu vas crécher, manger, retourner! tu comprends maintenant, c’est cela PARTIR. Alors arraches-toi à tes peurs, ou peut-être as-tu besoin de quelque gerbe de Marie-Jeanne ou du Malt Ecossais c’est ça pour que tu arrives à te perdre!

 

Cela a été dit d’un seul trait d’une voix claire, précipitée dans  une colère saine et sereine, sonné que j’étais par ce cri qui venait du fond d’une âme invertébrée, dissoute dans le flux de la vie, un cri semblable à celui de Clare Torry dans The Great Gig In The Sky de Pink Floyd, mon corps tanguait, cherchais déjà un appui sur le guéridon pour éviter de me ramasser alors que le sien s’est subitement redressé, je sentais qu’elle voulait m’éveiller à sa tristesse à l'inquiétude d’une personne désormais désabusée qui refuse maintenant d’être la recluse d’une quelconque fatalité. C’était à prendre ou à laisser. Et moi je n’avais plus de doute c’était Orwell ou Murakami!

 

La décision était prise avant le coucher du soleil, on part dans deux jours, le temps d’aviser mon employeur et de procéder à une révision totale de la voiture. Direction le Sud du Maroc, à l’aventure comme les gens du voyage. Mais avant, nous sommes parties au bord de la mer, à la plage comme d’habitude, à l’étendu de son rivage puis le lendemain sur la colline de Sidi Mnari pour dire au revoir à Tanger.

 

 

Plage municipale de Tanger

     

Sidi Mnari

Nous sommes à Sidi Mnari, demain nous partons en voyage. J’ai réalisé plusieurs captures dans l’attente qu’un léger souffle du vent daigne agiter les mèches d’une frange timidement effilée pour donner un semblant de mouvement.

Spontanément, pas loin du phare qui scelle et domine la baie de Tanger, la maîtresse de mes jours  s’est appuyé sur cette balustrade en bois vieilli par la volonté douce et conjuguée du temps, des éléments, le vent chargé d’embrun, le soleil de lumière. 

Autour de nous, le reste de l’espace est silencieux,  repu de mythe encore en chair, de récits allégoriques d’Héraclès, des premières traversées par les hommes du détroit de Gibraltar.

Le ciel bleu azuré où les nuages reposent désormais à l’horizon, nous appelle au repos, à écouter le chant du ressac, l’appel des vagues qui échoient sur le brisant.

Le col de sa veste en cuir marron châtaigne dressé soutenant son regard batifolant sur la plage et les édifices de sa ville natale.

Chaque fois que je regarde cette photo, une satisfaction, une gaieté renouvelée, jeune, dépoussiérée de tout âge m’envahit, je suis content d’avoir immortalisé cet instant, un moment de fragilité intense, une trêve avec les aléas de la vie, le combat tragique de tout corps féminin en lutte contre la perte de fertilité, une dépression ponctuée de moment intense de lucidité ineffable.

 

Enfin nous sommes sur la route. Nous avons porté notre choix sur le Sud-Est du Maroc, on passe la nuit à Fès et le lendemain matin nous entrerons à Midelt une ville qui se trouve sur un point de rencontre entre la chaîne montagneuse du Moyen et celle du Haut Atlas.

Mon Dieu! Qu’est-ce que c’est beau!!!

Malgré tous les instruments de la mort que l’homme a pu créer, regardez, contemplez l’humilité de la Nature.

Strange color blue

Bientôt nous franchirons le Col du Zad en passant par les montagnes neigeuses du moyen Atlas avant d’arriver à Midelt où nous comptons passer la nuit. Nous sommes happés par ces paysages offerts gracieusement par cette Nature prodigue. Moi, citadin des régions du nord, je n’ai pas l’habitude de ces aspects géographiques, étendues ouvertes comme une paume de la main, mon espace à moi que j’ai laissé derrière est franchement montagneux, hostile, des pénéplaines semblables à perte de vue caillouteuse piqués de broussailles sont tout à fait  inexistantes.

 

 

Voilà, nous longeons les Gorges du Ziz, il nous reste donc une 40km avant d’arriver à Errachidia que nous envisageons seulement de franchir pour aller directement à Erfoud faire nos emplettes en dattes essentiellement. Je me rappelle que nous avons pris notre déjeuner à Rissani, la fameuse Sijilmassa ville historiquement connue par son rôle économique transsaharien, avant de reprendre notre route direction la ville de Tinghir.

   

Gorges de Ziz, au loin un village pré-Adamique!! Peut-être le village Ifri pas loin du Lac Hassan Addakhil? Est-il possible d’aller nous unir à ses habitants? Quelle langue parlent-ils? une variété d’un dialecte berbère sûrement. Il est dit que le Sud est révélé aussi par l’habit de ses femmes la gardienne des us et coutumes. La Vie dans cette citadelle babylonienne doit être plus puissante que la mienne, oui pauvre mienne que je me perds à couler entre les enclos bétonnés. En leur compagnie la Vérité ne serait que supérieure, noble! Ne vaudrait-il pas mieux de m’en éloigner et reprendre mon chemin, je pourrais les subvertir! qu’apporterait un homme de la ville sinon une odeur de pétrole, de plastique et des cachets de paracétamol!!!

Voilà, nous sommes arrivés au pays des Chleuh!

Au pays de Mohammed Khaïr-Eddine.

A l’alphabet Tifinagh, à l’écriture, mémoire millénaire,

aux entrelacs de signes cousus à même les tapis,

aux tableaux de Cherkaoui.

Charafa ne put réprimer un bonheur résurgent, inconnu, une euphorie atavique, un besoin irrépressible de s’unir au monde étrange et nouveau qu’elle voit! elle ouvre la porte de la voiture, bondit de son siège et se met à courir, ma femme se carapate! elle m’avait avertie! elle voulait partir me disait-elle au café de Paris, où vas-tu comme ça Charafa, reviens s’il te plaît, je ne sais pas faire marcher la machine à laver! criais-je, elle n’a pas peur des grands espaces, je ne peux la rattraper, elle coure plus vite que les guetteurs du Caïd, notre approche de la ville est déjà annoncée, reviens Charafa j’ai crié encore mais rien à faire, je la laisse à son souffle puis après une dizaine de minutes, des jappements de chacals! Un glatissement d’aigle, elle revient à la voiture! j’ai écouté les premiers scintillements des étoiles, les flammèches d’un feu chamane, il faut partir lui dis-je.

 

Nous arrivons à Tinghir, cette ville est comme un immense oasis habité. Je ne sais pas à vrai dire comment décrire cette urbanité, cette architecture, on ne m’a jamais appris comment parler de choses métaphysiques, d’un monde frappé de sceau magique et spirituel! Charafa et moi sommes restés là interdits, choqués par la découverte d’un pan de notre identité demeuré longtemps inconnu. C'est en pèlerins, en pèlerins dans l’espace et dans le temps aussi  que nous frayons notre chemin en ville, aspirés par ses boyaux d’argiles, ses chemins labyrinthiques formés par des maisons géologiques sorties de terre par des mains berbères ciselés de poèmes, des bâtisses tantôt en terre cuite tantôt en pisé. Hommes, femmes, enfants, charrettes, chiens, ânes, motos, senteurs d’ambre et couleurs, à tous nous disputons notre errance. 

Mais qui suis-je, qui sommes-nous, que sommes-nous, des êtres divers qui voyagent de partout dans le cosmos avec un seul but communier, communiquer.

Nous comptons déjeuner sur place et partir ensuite pour les Gorges de Dadès, c’est là que nous passerons la nuit.  

 

Rien ne me préparait à la rencontre des Gorges de Dadès.

Une reptation de reptiles gravée dans la roche. C’est

une fois au sommet que j’ai commencé à éprouver petit à petit

l’étrangeté du voyage que nous avons entrepris, une odyssée 

sur le dos du dragon! 

Bien sûr Charafa n’en faisait qu’à sa tête, j’étais

son photographe attitré et son chauffeur particulier!

 

La nuit aux Gorges, il y faisait un froid de canard, heureusement une cheminée nous réchauffait. Seulement nous apprécions beaucoup les nouvelles rencontres pour rester cloîtrer à l’auberge. Finalement ce sont la constellation Cassiopé, d’Orion et le désir de rencontrer d’autres bohémien-voyageur  qui ont achevé par nous attiédir et éloigner les morsures glaciales de l’hiver.

 

Dans des voyages ultérieurs, que je raconterais peut-être un jour, cette route nous l’avons longé pour aller vers le massif d’un Haut-Atlas  plus oriental en direction de Msemrir puis Imilchil. Une traversée difficile entièrement berbère où parfois même le dialecte arabe demeure insuffisant pour communiquer avec les habitants de ces lieux. C’est là dans ces régions perdues que nous avons fait la rencontre du vendeur de pierres:

Le vendeur de pierres. Un visage plein de bonté, de patience et de labeur qui emprunte à sa patrie, son sol les circonvolutions et les méandres de la montagne. Je me rappellerai toujours de cet homme car dès que je lui ai révélé ma destination il m’a pris pour un fou “cette voiture vous allez la casser! il y a une piste rocailleuse en montagne qui fait plus de 28 km de pente! Si jamais vous partez allez-y le matin de bonheur car la route est tellement étroite qu’il est de convention entre les habitants de réserver le matin pour l’aller et le soir pour le retour, deux véhicules en sens inverse ne peuvent pas passer!” Et bien sûr nous sommes partis! Quelle aventure c’était!!!!

Photo de droite sur notre chemin au Col Tizi-n-Ouano à une altitude qui varie entre 2924m et 3207m. Ces montagnes en forme de coquillages ou de dos de tortues cachent souvent une présence et une activité humaine grâce en effet à ces montagnes qui agissent en contrefort. 

 

Donc cette fois nous rebroussons chemin, un autre projet nous attend non moins ambitieux! Il m’arrive quelquefois, non à dessein, de lâcher un mot ou deux de travers, Charafa choisit particulièrement ces instants pour sortir de la voiture et se mettre à l’école péripatéticienne  m'abandonnant à mes délires. C’est parfois, non sans gaieté de cœur, une occasion qui profite à mon appareil photo. (rires)

Seul au monde, sur la route

 

Notre but est d’aller chez notre ami Bassou et son épouse Brigitte à N’kob, passer deux jours dans leur auberge éponyme c'est-à-dire auberge Bassou. Brahim Bassou est un berbère, un homme du cru de la tribu des Aït Atta qui a vécu un certain temps en Europe. Ce mélange de culture l’a gratifié d’une aura assez singulière et enjouée, sa compagnie nous a toujours fait plaisir, en particulier lors de nos virés pédestres.

Nous sommes parti donc de Tinghir vers Alnif en empruntant une route en basse montagne qui traverse Jbel Saghro et de là à Tazarine puis finalement N’kob.

Vers Tazarine 

Le culte est partout même dans un désert où 

la présence humaine est rare pour faire écho à l’appel à la prière

 

 

Nous sommes à quelques kilomètres de N’kob, notre destination, mais je m’arrête quand même, je ne peux laisser passer ce paysage quasi lunaire! Je me couche, objectif à la main, sur cet éclat de roche, la focale cherchant son chemin au travers de ces minéraux venant d’un processus géologique immémorial. Cette photo me rappelle le fait que dans ces régions tout autour de la ville d’Agdz dans un rayon de 100km il y a plusieurs mines, d’Argents, de Cuivre, de Nickel etc, ce qui souvent rend les chemins difficilement praticable sans enlever en rien cependant à la beauté des paysages.

 

Djebel Saghro n’est pas étranger à notre visite à notre ami Bassou. En effet cette fois nous comptons réaliser une randonnée pédestre et camper pour une journée sur le site de la célèbre  Bab N’ali.

 

Ce lieu est semblable à une vallée dominée par ces deux buttes en arrière-plan, c’est impressionnant!. Dans ces parties du Haut-Atlas on sera surpris de trouver des paysages semblables à ceux de l’Arizona!! Il ne faut surtout pas croire que c’est un endroit du bout du monde loin de toute civilisation! D’abord on y trouve des Tumulus une forme d’espace funéraire qui montre qu’une civilisation humaine s’y est développé anciennement, ensuite la bataille de Saghro communément appelé bataille de Bougafer qui eu lieu dans la première moitié du siècle précédent contre l’occupation française, et finalement le terrain est riche en minéraux, un amateur averti pourrait identifier à même le sol plusieurs pierres intéressantes.

Notre muletier qui ne parle pas un traître mot Arabe!! Photo droite: auberge Bassou

Malheureusement, j’ai perdu plusieurs photos de nous,  de Bassou et Brigitte!! au prochain voyage j’en prendrai d'autres et mettrai à jour mon carnet de voyage. Peut-être que j'y serais au printemps 2023, qui sait!.

Mais qu’en est-il de notre voyage à Amtoudi?! Pour vous dire la vérité, il est nécessaire parfois de se perdre pour pouvoir se retrouver et mieux connaître les environs! A part une nuit à Foum-Zguid je vous fais donc l’économie d’un long voyage jusqu’à Amtoudi.

 

Auberge Hiba à Foum-Zguid

Il y a aussi une autre auberge, celle de l’Oasis, où nous avions résidé lors d’un autre voyage, le paysage n’est pas le même mais le service est bon, un personnel sympathique. N’étant pas loin du Sahara ni de la frontière avec l’Algérie, les sorties en 4x4 ont souvent pour destination le désert, le massif dunaire Erg Chegaga que nous avions déjà visité en y accédant à partir de M’hamid El Ghizlane.

Face aux montagnes nous restons figés comme des lapins

pris dans les phares!

Les hommes sont toujours en quête de quelque chose.

Eh bien, au désert, il n’y a rien, ni sémaphores ni stores de magasins!

Lors de nos divers voyages au sud, nous avons quelquefois entendu parler d’agadir, nous croyions alors que nos interlocuteurs faisaient référence à la ville d’Agadir, et c’est seulement après un attachement réel à ces contrées qu’on a compris que agadir en berbère voulait dire grenier, et ceux d’Amtoudi étaient considérés parmi les plus grands. Voilà ce qui nous a motivés à prendre le chemin de ce village.

Le village Amtoudi se trouve à 90km au sud de Tafraoute, et à l’image de plusieurs agglomérations du sud il prend naissance au commencement d’un vallon ou gorge. Les anciens s’y installaient pour se protéger contre le froid, les intempéries mais aussi pour rendre difficile l’approche de leurs ennemis, c’est ce qui a toujours déterminé la population de ces régions à construire des magasins (agadir) sous forme de forteresse loin et au sommet d’une montagne difficile d’accès, imprenable. C’est dans ces magasins où chaque famille entreposait ce qu’elle avait de plus cher: acte, bijoux, orge, miel, huile et toute sorte d'objets auquel elle tenait beaucoup.

Agadir, une forteresse au sommet bâtie à même la roche.

Dans les entrailles du monstre!

Nous nous trouvons cependant face à un problème! Après la fermeture de l’auberge “ondiraitlesud” il n’y a nulle part où loger dans le village sauf si nous osons aller chez l’habitant, accepter éventuellement son hospitalité moyennant finance bien sûr! Mais comment faire? Il faut dire que les étrangers au village ça ne passe pas inaperçu! rapidement en effet nous fûmes abordés et bien sûr Charafa n’eut aucune difficulté à faire le tri, elle posait toujours la même question “Où est ta femme, je voudrais la voir”. Un seul a donné la réponse juste. Nous avons trouvé notre hôte Hassan.

 

C’était un long voyage, bien sûr nous sommes parti à Tafraoute chez notre ami Mjid, je vous en ferai part.

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23 octobre 2022 7 23 /10 /octobre /2022 13:10

 

Il m’arrive souvent, comme c’est le cas maintenant, de rester là pantois devant une œuvre artistique qu’elle soit peinte, sculptée ou même écrite.

 

Cette irrésolution momentanée tient du fait que ma disposition d’en parler, aussi ardente soit elle, reste souvent à demeure dans l’anti-chambre de ma conscience, dans l’attente du point de rupture, du choix de l’angle d’attaque, de constituer ce potentiel d’évasion nécessaire pour entrer dans l’oeuvre.

 

Pourquoi je dis cela? Pour la simple raison, et elle est de taille, que je n’aime pas représenter une œuvre mais la présenter. Faire une analyse en m’appuyant sur ce qui a été déjà dit ne m’intéresse pas! Je n’y gagne rien et il y a plus de mal que de bien dans le fait de taire ses points de vue.

 

L'œuvre de Drissi m’a un peu affecté, attristé même, c’est un bon début! Cela m’a pris plus de deux mois à regarder ses créations, j’attendais comme je l’ai écrit plus haut, ce point de ravissement, d'ensorcellement, cet état qui va me transporter vers la création “Drissiènne”. On appelle cet état dans notre langage courant Jedba. (rires)

 

Je vous livre donc ici un certain regard, ce qui m’a touché en étudiant de près les quelques créations de Med Drissi. Pour ceux qui sont intéressés par ce peintre, un livret instructif “Med Drissi, la satire du monde” écrit par Mr Farid ZAHI édité par la collection Marsam.

 

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Ce qui est vrai est-il toujours beau et bien et le laid éternellement cantonné dans le faux et le mal? Cet ordre de valeur est chamboulé, remis en question par les créations de Drissi.

 

Le laid n’est pas l’envers du beau, une erreur ou une déficience de la nature, le laid est un fait naturel autant que le beau. C’est ce que devait ressentir l'artiste à mon avis, c'est ce qu’il veut, entre autres, retranscrire sur sa toile.

 

Son pinceau insécure et tremblant à dessein, peint un corps informe, glouton et adipeux, composé parfois de masses géométrique cubique, un amoncellement de tesson de verre qui fait mal sous la peau, fracture après fracture, rien ne semble venir apaiser le regard du peintre.  Traduit-il le regard d’une société douteuse et trébuchante, intéressée par le sexe et le genre, noyée dans les prescriptions religieuses déclamant du haut de leurs chaires l’impossible quiètude de l’âme? Cherche-t-il, par un fauvisme parfois affiché, à mettre à nu le corps féminin, à conquérir cette bâtisse mythique convoitée par tous les hommes? Les hommes ont-ils vidés ces corps de tout amour ou érotisme pour le réduire délibérément à de la chair cessible et négociable?

 

Voulez vous que je vous dise, je pense que toutes les femmes que Drissi a peintes sont belles, très belles même, néanmoins lors de sa transcription une forme de réalité a surgi de son pinceau malgré lui, une réalité qui exprime aussi bien le mal-être vis-à-vis de la société que de la femme d’elle-même!. 

 

J’ai remarqué, en m’intéressant au dissimulé (Mohammed Kacimi aurait été d’accord avec moi) , que dans plusieurs de ses tableaux les objets ne sont pas représentés et que l’espace est décrit avec simplicité. C’est que l’objet est réversible même dans le temps, c’est à dire qu’il nous est possible d’intervertir sa position comme on veut et quand on veut, ce qui n’est pas le cas pour le vivant. Le corps humain ne peut échapper à la linéarité, à l’écoulement du temps, il n’y a malheureusement pas meilleur support qu’un épiderme jeune pour crayonner et écrire l’histoire d’une vie. Le peintre cherche par conséquent à retirer de la toile tout ce qui est susceptible de nous distraire de la vérité.

 

Le laid ce n’est donc pas de la déviance, de l’imperfection, le laid est le Vrai, le laid est aussi le Bon dans le sens où il nous impose à réfléchir, le bon dans le sillage d’une pensée qui s’emploie à comprendre la dégénérescence, de quoi est-elle le signe, son origine, ses implications. 

 

Par ailleurs, les objets sont en quelque sorte le prolongement de notre corps, une inclination factice portée par une forme de désir. Or ces corps paraissent muets vides d’érotisme! Cette propension à développer le fétiche et le postiche  leur a été  donc soustraite par le peintre. Veuillez donc accepter le Vrai de la laideur telle qu’elle est, nous dit-il, ou circulez il n’y a rien à voir!

 

Souvent aussi, j’ai relevé que le masculin, l’homme, n’est pas suffisamment représenté. Je pense que le masuculin n’est pas laid mais il pointe vers la laideur la signifie et c’est encore beaucoup plus grave! 

 

Je vous donne un exemple: Imaginons que vous êtes à table, vous dégustez un bon plat de couscous aux sept légumes et qu’à la deuxième pelletée, avant de porter la cuillère à votre bouche de ce ravissant Seksou, vous y découvrez dessus bien en évidence une patte de cafard! ou simplement vous avez en mangeant un cheveux dans la bouche! Beurgh!!!!.

 

Alors le repas n’est pas laid certes, mais c’est vraiment dégueulasse, dégoûtant! Les hommes peuvent ne pas être laid même beau, en revanche leurs actes et manières les rendent abject et ignominieux! Donc la laideur masculine on ne la représente pas, on la dénonce! c’est un rapport du masculin à son environnement, à sa culture, à sa société et non pas à son corps. Socrate était affreusement laid mais sa philosophie a éclairé tous les siècles.

 

Cette approche, parmi tant d’autres, est le fruit d’un simple désir celui de vouloir incarner mes pensées, leurs donner corps, ainsi par moment je pourrais les revoir, les visiter et surement  les améliorés. Ici la laideur ne représente pas la griffe temporelle de l'existence sur le corps humain, non je la vois comme plutôt une souffrance morale, un mal-être que chacun à sa manière pourrait développer s’il le souhaite.

 

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29 septembre 2022 4 29 /09 /septembre /2022 08:00
Porte-Sidi-Ali-Ben-Hamdouche2-copie-9.jpg 
 

 

 

Aujourd’hui, nous sommes jeudi. 

 

L’empreinte d’une mémoire autrefois en argile fraîche balbutie encore sur mes lèvres. 

 

Je sais que mes souvenirs seront à jamais estampillés par les moments de vie que j’ai passé à la médina. 

 

Mes yeux emplis sans le vouloir du visible ordinaire, devenaient soudain perméables à la beauté de ces lieux. L’humidité des sentiers passait au travers de mes souliers pour alléger mes pas, mon regard était fixé sur ces murs fatigués par tant d’histoire et sur ces maisons tellement proches les unes aux autres que le soleil a fini par les répudier.

 

Mais il était un peu tard, le muezzin annonçait déjà la prière du crépuscule et Tanger s’apprêtait à nous dévoiler ses yeux de jais. Les ruelles n’étaient pas encore silencieuses et la lumière cuivreuse et somnolente des réverbères à peine éclairait hommes et femmes qui s’affairaient à leurs dernières courses du quotidien avant la fermeture des commerces.

 

Je m’apprêtais moi aussi à prendre congé de la médina et m’étais engagé dans la rue Gzenaya quand une musique cadencée et ancestrale m’attira vers l’alcôve des chants. Je me suis approché alors d’un pas léger vers cette porte déjà ouverte, ornée de gros clous et d’un heurtoir en anneau de fer, elle était d’un vert éclatant qui cachait mal les fêlures du temps et la vermoulure du bois.

 

Quelques femmes et enfants serrés comme une botte de foin regardaient à l’intérieur de ce qui semblait être un grand patio revêtu de tapis de jonc colorés, où mon attention flottait déjà creusant l’espace pour m’imprégner de l’ambiance des lieux.

 

Ma curiosité de savoir ce que c’était cet endroit fût rapidement assouvie par l’un des rares hommes qui s’y trouvait : j’étais au seuil de la confrérie des Hmadchas, une zaouïa dans notre langage courant où les adeptes se prêtent à des animations mystico-religieuse, pratiquent l’ascèse individuelle en chantant des psalmodies selon l’enseignement  du fondateur de la confrérie Sidi Ali Ben Hamdouche. Un saint homme qui vécut au 17ème siècle sous le règne du souverain marocain Moulay Ismail.

 

Le dialecte étrange de la musique et l’odeur chaude de l’encens qui habillait l’atmosphère donnaient la mesure à mes pensées et m’appelaient à tremper dans l’ambiance comme un morceau de pain blanc qui tombe dans un  ragoût. J’ai décidé alors de franchir le seuil pour communier avec ce rituel.

 

Pendant que je descendais les marches d’escaliers, le bruit des ruelles se distançait de moi comme le sifflement d’un train qui s’éloignait, la tiédeur placentaire du dedans se substituait doucement à l’air frais du dehors. Puis la dernière marche fût comme le cliquettement d’une clé dans une serrure. J’étais pris dans les remparts d’un temps lointain qui s’apprêtait à disposer de mon devenir, pour y produire le  vécu d’une graine des champs emportée par le vent.

 

Intimidé par ce lieu inhabituel je me mis à traverser, les pieds déchaussés et un peu perdu,  ces tapis de jonc de mer usés constellés de femmes voilées.

 

Une place clémente accueillit mon corps affaissé par la densité de l’air, où mon épaule fût à peine éloignée d’un joueur de hautbois assis en tailleur sur une peau de mouton. En musicien averti, il portait déjà à ses lèvres lourdes la languette en roseau de son instrument pour l’humidifier de sa salive et créer de temps à autre, au passage de son souffle, une vibration claire et nasillarde. Ses amis compositeurs chauffaient patiemment sur un brasero la peau d’animal de leurs petits et grands tambourins. Ensemble ils attendaient sous le regard assoupi des visiteurs le signe du maître de cérémonie. L’homme n’avait pas un visage neutre, il était habillé d’une djellaba blanche à rayures jaune, un jaune lunaire qui a éclairé le chemin de ceux qui sont venus jusqu’à la zaouïa, un sentier plein de tourment et de passions perdus. Il embrasait une poignée d’herbe morte et mystérieuse dans son kanoun dont le crépitement prémonitoire annonçait pour bientôt le déchaînement des corps enclavés par l’émotion et la peine.

 

A travers la multitude des présents, des femmes en procession allumaient une bougie puis, mêlant de multiples syllabes aux arômes mystiques de l’air, la déposait au milieu d’une alcôve. Leurs silhouettes s’entrecroisaient sur les murs dont les couleurs arabesques s’efforçaient en vain à éveiller les regards voilés par l’arbitraire et que la raison allait bientôt quitter. D’autres femmes, le visage défait par une épreuve récente de la vie, empoignaient les pates d’une volaille aux plumages noirs, une couleur inconsciente appartenant à l’autre côté du monde plein de pouvoir et d’inconnu.  Elles attendaient la levée d’une tenture  pour entrer dans une pièce où la vie ne revient pas aux offrandes.

 

 A peine avais-je commencé à chercher dans les regards un visage avenant, qu’un roulement de tambourin chauffé par le son nasillard du hautbois fendit le silence comme un éclair lézardant  le ciel. Le claquement sec des doigts sur la peau des tambourins et le souffle des musiciens me rappela avec étrangeté les reliefs hostiles et impétueux des montagnes du Rif, les sentiers tracés par le passage des hommes et des muletiers, les couleurs cendrées des eucalyptus, les hivers sans tendresses attisés par les vents du nord.

 

Quand la musique devint plus rythmée, ses vibrations commencèrent à se blottir contre le torse des présents. En tête de bélier le battement des sons cherchait à faire céder cette étrange forteresse qui gardait les âmes innocentes et crédules, s’efforçait  à enjamber les esprits ingénu et naïf  pour prendre possession de leurs substances, palpait les personnes émues dépositaire de leurs mélodie pour déloger, avec un pouvoir enivrant, des recoins cachés et sombres de leurs corps, les djinns qui les auraient peut être habités. Progressivement, à mesure que la musique s’élevait dans les esprits, la frontière entre le raisonnable et l’arbitraire s' estompait. Soudain, prise de convulsions animal, une femme poussa un cri strident, d’autres furent arrachés de leur séant pour aller encenser leur corps au milieu de la zaouïa, leurs cheveux d'ébène prenaient de plus en plus de volume et voltigeaient dans les airs. La mort vécue dans l’âme elles ondulaient  dans l’espace exprimant leur désir triste et sombre de chasser les injures de la vie. 

 

Les plus éveillées d’entre elles pénétrèrent dans le plateau pour les aider à se ressaisir, mettre au dessus de leurs hanches de grand foulard blanc écru et fluide, enserrant par le milieu leur corps obscure et éthéré manière de pacifier la relation de la terre à l’esprit. 

 

Pendant ce temps, le maître de cérémonie, en connivence avec ses acolytes musiciens, les sens ouverts aux milles frémissements, engageait un périple étudié, son geste était sensuel, son mouvement coloré, et ses paroles incantatoires  bien mesurées. Un lègue de plusieurs décennies d’expériences qui donne aux partisans de la confrérie l’illusion qu’ils allaient bientôt échapper aux revers des temps et des années.

 

Quand la musique s'arrêta brusquement, les femmes s’écroulèrent comme si le sang avait gelé  dans leurs veines. Puis, à leurs côtés, les plus proches se sont agenouillés  pour épurer leur souffrance et leur malheur.

 

Epilogue

 

Moi  j’étais là, j’observai. Les sensations que j’ai éprouvé alors n’étaient pas angoissante ni assurément agréables et bien que je n’aie aucune notion des principes fondateurs de cette confrérie, je sentais autour de moi un pouvoir dont l’essence était, sans aucun doute, plus étendue que son enseignement et qui disposait les croyants, confinés dans l’ignorance et l’égarement, à transcender leur religion véritable.

 

Je me suis senti aussi comme cet étranger qui venait d’ailleurs, celui dont l’origine n’était pas si sûre et qui regardait avec tolérance cet événement comme une curiosité culturelle.

 

A part le fait que nous ayant la même histoire et que nous appartenons à un même peuple plus que millénaire, je me demandais ce que je faisais là ! Quel rapport avais-je avec ces gens ! 

 

Certes, je ne crois peut être pas à ce genre de manifestation qui caractérise une frange de notre société pourtant je me demande, bien que l’abord soit différent, si leur attitude n’est pas aussi semblable à la mienne ou par exemple à celle de ce banquier qui, malgré sa rigueur et son approche méthodique, ne peut éviter de consulter son horoscope ou de cocher quelquefois six numéro dans une grille d’un bulletin de Loto en espérant décrocher le jackpot pour corriger les infortunes de la vie ! C’est un comportement stylé plus distingué, je vous l’accorde, mais le mensonge à soi demeure le même! 

 

Il m’est donc bien évident de dire que chacun de nous croit bien à quelque chose, nos chemins sont peut-être dissemblables mais le but demeure le même, vivre heureux, longtemps et surtout en bonne santé. 

 


 

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7 août 2022 7 07 /08 /août /2022 10:00

 

Tanger - Sidi Mnari 2013 - Nikon D60

 

J’ai pris cette photo en 2013 avec une Nikon D60. J’ai réalisé plusieurs captures dans l’attente qu’un léger souffle du vent daigne agiter les mèches d’une frange timidement effilée pour donner un semblant de mouvement.

Spontanément, pas loin du phare qui scelle et domine la baie de Tanger, la maîtresse de mes jours  s’est appuyé sur cette balustrade en bois vieilli par la volonté douce et conjuguée du temps, des éléments, le vent chargé d’embrun, le soleil de lumière.

Autour de nous, le reste de l’espace est silencieux,  repu de mythe encore en chair, de récits allégorique d’Héraclès, des premières traversées par les hommes du détroit de Gibraltar.

Le ciel bleu azuré où les nuages reposent désormais à l’horizon, nous appelle au repos, à écouter le chant du ressac, l’appel des vagues qui échoient sur le brisant.

Le col de sa veste en cuir marron châtaigne est dressé soutenant son regard batifolant sur la plage et les édifices de sa ville natale.

Chaque fois que je garde cette photo, une satisfaction, une gaieté renouvelée, jeune, dépoussiérée de tout âge m’envahit, je suis content d’avoir immortalisé cet instant, un moment de fragilité intense, une trêve avec les aléas de la vie, le combat tragique de tout corps féminin en lutte contre la perte de fertilité, une dépression ponctuée de moment intense de lucidité ineffable.

Je rends hommage à mon épouse et à toutes les femmes qui, à un certain âge, traversent ce moment douloureux de la vie.

 

 

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24 juillet 2022 7 24 /07 /juillet /2022 08:00

 

La trace noir, souvenir d’un conflit?

 

Quand je regarde cette toile de Chebâa il me vient à l’esprit l’image d’un milieu de culture, un phénomène osmotique en gestation, les gestes simultanés du peintre.

La synchronisation des couleurs en traits unicellulaire semble être soumise à un mouvement circulaire inscrit sur la toile sans préméditation du peintre.

L’homme est à l'œuvre mais il ne le sait pas encore, la création est un moment ésotérique où la compréhension cède souvent la place à la sensibilité.

Le peintre a certes médité son acte, pourtant le surgissement de l'œuvre est au-delà de toute explication causale.

 

                     * * * * * * * * 

  

Bien que je sois natif de la ville de Tanger, mon parcours et mes pérégrinations dans la vie ne m'ont pas accordé, hélas, l’occasion de connaître le peintre Mohamed Chebâa. Il faut dire qu’une génération ou presque nous sépare. N’empêche, notre ami peintre était aussi doublé d’un fin pédagogue et dès lors les traces, croyez-moi, il en a laissées aussi bien sur la toile que dans les esprits.

 

Mon propos dans cet écrit, en dehors du fait que le but recherché dans tous mes articles quel qu’en soit le sujet est de m’appliquer le plus fidèlement possible à traduire mes propres sentiments,  n’est pas d’exposer ou de raconter encore une fois avec des mots différents l’histoire de l’art contemporain marocain, loin s’en faut, ni de rappeler la biographie de notre ami. Il existe du reste plusieurs publications heureusement abondantes sur ce thème. Il demeure néanmoins utile parfois de connaître la différence entre les quelques formes d’expression artistique telle que par exemple l’abstraction géométrique et lyrique. 

 

Utile ai-je dis? Quelle chute!!! il n’y a pas de mot plus abject que celui de l’utilité, mon dieu faites à ce qu’on ne soit jamais utile mais simplement bon pour nos semblables! Mais qu’avons-nous à faire de l’utilité!!! Nous sommes d’abord des êtres doués de sensibilité, nos émotions, affections, nos joies, nos serrement de coeur c’est tout ce qui nous appartient, c’est exclusivement de quoi nous avons besoin pour apprécier, laissons alors l’utilité aux objets, ils ont un avantage qu’il vaut mieux ne pas convoiter c’est la servilité, l’usage, la fonctionnalité, la figurabilité, l’accessoire et la futilité, bref l'UTILITÉ, ils envahissent tellement nos espaces que rapidement on les oublies.

 

Il est clair par conséquent que vouloir accéder à la connaissance uniquement par la voie de l'intelligibilité sans faire preuve de sensibilité ne pourrait que nous égarer, c’est la perdition assurée.

 

Maintenant revenons à nos moutons. Eh bien, Mohamed Chebâa m’a remis les pendules à l’heure, même outre tombe il ne s’en est pas gêné, croyez-moi il a de quoi!

 

En effet, j’ai crié par-dessus tous les toits qu’il m’était difficile de comprendre l’art contemporain marocain, en particulier l’art abstrait ou expressionniste pour lesquels je garde un intérêt certain. Par ailleurs, les publications, catalogues et ouvrages traitant le sujet, n’étaient pas en reste à force de manier un style, un vocabulaire abscon et alambiqué lequel, pour tout spectateur ingénu, ne facilitait pas la tâche à qui voudrait se saisir de l'œuvre. Mon esprit demeurait piégé, cerné par cette muraille aveugle dénuée de toute meurtrière ou seulement d’un pan de mur ajourée!!.

 

A l’opposé, et ce qui m’irritait en réalité, c’est que l’art occidental n’était pas fermé! La littérature foisonnante qui existe dans ce domaine, la parole simple et naturelle qui accompagnait les œuvres, rendaient visible ou presque tous les mystères qui aux premiers regards paraissaient insaisissables. Cela, certes, m’offrait les moyens pour vaincre les déroutants sentiers qui s'acheminent vers une meilleure prise de l'œuvre, pourtant je ne me sentais pas encore suffisamment outillé pour comprendre les miens. Quelque chose manquait, allait de travers et je ne savais pas encore ce que c’était!. Finalement, accepter le cadeau des Grecs devenait de plus en plus évident comme le dernier recours pour m'affranchir de cette muraille!

 

Deux sources m’ont permis d’enjamber ces difficultés et d’embrasser une fois pour toute et construire la paix avec mon identité artistique: Entretien avec Mohamed Chebâa au Numéro 7 & 8 de la revue Souffles du 4ème trimestre 1967 consacré aux Arts plastique au Maroc et Entretien avec Mohamed Chebâa en 2007 dans l'extraordinaire livre de Kenza Sefrioui “La revue Souffles - Espoirs de révolution culturelle au Maroc” Edition Sirocco 2013, je citerai pour sa vérité l’entretien de Zakya Daoud avec Farid Belkahia dans la revue Lamalif n°117 Juin-Juillet 1980. Aussi dois-je souligner l’apport important de Mme Rachida NACIRI dans son ouvrage “L’abstraction Lyrique en peinture. Quelles philosophies.” Un essai dédié au peintre Abdelkébir Rabi’ qui m’a permis d’approcher l’art abstrait moyennant la philosophie. Je pense sincèrement qu’en dehors du sensible seul la philosophie peut nous aider à comprendre.

 

L’art arabo-musulman traditionnel s’est toujours manifesté par une pensée purement plastique. Il n’y avait aucune confusion entre pensées plastiques et pensées littéraires. Cet emmêlement des pensées est apparu en Europe à l’époque de la Renaissance. 

 

Par ailleurs, notre art est un art intégré, intégré à l’espace, au monde dans lequel nous faisons notre vie et désirons honorer le présent à la fois comme un réceptacle à nos diverses questions sur les principes premiers de la création, sur notre intérieur mental, spirituel. 

 

Il ne s’agit donc plus d'interpréter  un événement, de raconter un fait, en somme d’approcher l’oeuvre par des commentaires littéraires, mais plutôt de questionner le geste créateur le plus simple, le plus insignifiant au moyen duquel l’être humain s’enquit du sens de sa vie et qui, à force de répétition et de maîtrise, ce qui lui semblait au début absurde et vide de sens, commence alors à paraître fondamental, nécessaire peut-être même élémentaire. 

Les occidentaux sont hantés par la compréhension, dans le sens où le mot voudrait dire “saisir par la pensée” (intelligibilité) alors que les orientaux par une étymologie plus précise “saisir par la main” (Sensibilité). En effet le mot compréhension est constitué du préfixe “com” qui veut dire “avec” et le mot "préhension'' c'est-à-dire action de saisir avec la main.

 

Pour clarifier cette idée, je souhaite, dans l’encadré ci-dessous, effectuer  une toute légère digression historique des idées que plus tard il serait, à mon avis, intéressant de développer:

 

C’est d’abord le fait qu’Aristote, bien qu’il ait été le disciple de Platon, ne partageait pas avec ce dernier sa théorie des Idées. Ensuite, alors que Platon est parti enseigner dans les universités européennes de l’époque, son disciple Aristote, précepteur d’Alexandre le Grand, s'établit dans la partie orientale entre l’Anatolie et la Grèce. Ce choix de résidence a été déterminant dans son influence sur les penseurs byzantins puis sa pénétration du monde musulman par son influence des grands philosophes Arabes, tel AL-Kindi, Al Farabi, Avicene, Averroès…. (Pour plus d’information voir Wikipédia).

 

D’autre part, sur cette fresque de Raphaël on voit bien Platon pointant le doigt vers le ciel symbole de sa croyance dans les idées (Intelligibilité) et à sa gauche Aristote tournant sa paume de la main vers la terre symbole de sa croyance dans l’observation empirique (Sensibilité). (Source Wikipédia).

 

Ces remarques m’ont diversement amenées à penser que notre frottement avec les idées aristotéliciennes nous a conduits à être beaucoup plus proches de la terre que du ciel. (aucun amalgame religieux).

 

C’est ainsi qu’il m’arrive souvent, dans mes promenades à la Casbah de Tanger, de jeter de long regards au minaret des mosquées, ses façades lustrées par une ornementation poly ou mono chromée, une ascension du même geste, d’une même harmonie qui, à force de la regarder, finit par refermer le spectateur dans une sorte d’espace-temps clôt, à l’isoler consensuellement du monde, le pousser à se saisir de l’instant.

 

Il est par conséquent clair que l’artisanat, nos expressions traditionnelles qui prennent forme que ce soit dans les mailles des tapis de Taznakht ou de Zemmour, dans le travail du bois noble, le stuc ciselé des maisons traditionnelles ou de la céramique, dans les fibules et les bijoux de nos mères  sont en réalité une singularité de l’Art marocain, une cristallisation de l’art en signe et pas seulement des éléments décoratifs pour emplir l’espace. 

 

Cette prise de conscience devenue projet fût le cheval de bataille de Mohamed Chebâa, une nécessité vitale d’agir au-dedans du contexte social pour cicatriser notre rupture et renouer avec l’art traditionnel. Non! Une œuvre plastique n’est pas forcément une peinture ou une image qu’on insère dans un cadre et l’apprécier ensuite. Cela avait un nom bien évident selon Chebâa c’est le conditionnement esthétique, une déviation de notre sensibilité, [...] Le conditionnement a fait que le public s’est habitué à une certaine manière de lecture du tableau. Le public ne voit plus, il déchiffre les objets et les événements [...] puis un peu plus loin dans son entretien avec Souffles [...] La découverte du tableau a été assimilée par notre public à la seule forme picturale moderne [...]

 

Mohamed Chebâa reste pour moi l’homme par qui le positionnement de notre art par rapport à celui de l’occident est arrivé. A l’école des Beaux Arts de Casablanca, il accompagnait souvent ses élèves, selon son entretien avec Kenza Sefrioui, pour leurs faire visiter les Medersas et les amener à découvrir cet art, cette expression plastique nationale loin de toute représentation figurative ou commentaire s’y rapportant tout en précisant que c’est l’abstraction qui a toujours  témoigné de l’esprit et de la sensibilité arabo-musulmane.

 

Je conçois parfaitement qu’il est difficile d’arracher les gens à leur confort intellectuel et visuel seulement le consentement à la facilité rend difficile tout approfondissement de la réalité comme aurait dit Belkahia puis, lequel de nous accepterait d’oublier son identité artistique? Qu’est-elle? D’où vient-elle? 

 

Le but recherché n’est pas celui de mettre en exergue les différences mais d’arriver à distinguer les cultures à les démêler les unes des autres sans jamais les séparer. En cela créer des œuvres-positions ou situées a toujours été la seule réponse de Chebaâ.

 

Pourtant une nouvelle vague arrive, déferlante par ses artistes, puissante par leurs conceptions rebelles de l’art contemporain marocain, des créations signées Safaa Erruas, Yeto Barrada, Ymane Fakhir, Mounir Fatmi, Amina Benbouchta, Mohamed El Baz, Je vois une promesse dans leur sillage. 







































 

 

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27 juin 2022 1 27 /06 /juin /2022 12:00

 

 

Au sommet de l’Afrique, Tanger se repose. Et moi, assis au pied de sa nécropole, je regarde la mer, ce géant bleu qui donne de l’espoir aux uns et se referme sur les autres.

Au loin, j’entends le ronronnement d’un petit bateau de pêche qui s’éloigne vers le large. La moisson du vent, emplie de sel et de l’odeur des algues, détend mon corps. Les cris des mouettes rieuses qui volent en saint-esprit colorant le ciel bleu de leur blancheur nuptiale ainsi que les cornes de brume des bateaux qui rentrent au port, finissent par alourdir mes paupières et rappeler mon regard perdu entre les cimes ibériques et le rocher de Gibraltar.

Au boulevard Pasteur les passereaux vont bientôt chanter l’automne et se détacheront des arbres pour aller danser ensemble dans le ciel puis, comme une poignée de graines jetée à la volée dans un champ de blé, ils se sépareront. Bientôt ils migreront vers des contrées tempérées de l’Afrique. Ils reviendront au printemps. Je les attendrai.

Demain j’irai à la montagne pour voir les eucalyptus chanter de leur hauteurs le vent d’est. De ces arbres, originaires de l’Océanie et de la Tasmanie, altiers et cendrés comme mes cigares, naîtra de leurs fleurs, entre Juin et Septembre, le fruit de l’Eucalyptus: une touffe plumeuse de couleur soleil, d’arômes camphrés et citronnés. Je l’attendrai.

A mon retour, je regarderai la terre, m’agenouillerai puis de ma paume de la main je la caresserai car elle a déjà accueilli des êtres chers trépassés. C’est ici que je les rejoindrai. Mais pas encore.

Pourtant un regard me manquait! Je voulais voir ne serait-ce qu’une seule fois cette coiffe, ces cheveux peignés à la belle époque de Rachel!! Elle avait soudainement disparue alors que je voulais encore lui parler, l’écouter raconter ses noces avec la ville de Tanger.

Mais avec ses yeux espiègles, sa modestie ineffable, marchant à la lisière du bleu d'Héraclès, exaltant les embruns azurés par son silence et son sourire je l’entendis me susurrer:

Promet-moi Imad, fils de Abdelhamid Ben L’hachmi Ben Med, que tu porteras jusqu’à ta sépulture les couleurs de ma ville, le vert des minarets, le rouge Sefer de mes aïeux et la blancheur de l’hostie”

Je te le promets!

 

 

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16 juin 2022 4 16 /06 /juin /2022 11:00

 

 

Ce qui Est ne peut jamais être défié ou mis en échec par quoi que ce soit. Etre en paix avec soi-même c'est savoir que cela ne peut être autrement qu'il n'est tel que c'est maintenant. Nous devons accepter cela mais sans nous résigner, car nous sommes des êtres intelligent et sensible à la fois, échapper à notre compassion et affectivité serais un mensonge. Est-ce possible de vivre avec un mensonge? Non. Car si la Vie Est alors l'artifice n'est pas. C'est tout!

Il est possible de ne pas reconnaître maintenant ou un peu plus tard ce qui Est, ce que la Vie Est, ce que la Vérité Est, toutefois il nous sera impossible à jamais de changer ce qui Est, la Vie et la Vérité. La Vie est en nous que nous le voulions ou pas.

Devons-nous retourner aux bancs de nos chères écoles pour apprendre ce qu'est la Vérité? Est-ce une pratique, le fruit d'une dialectique?

Avons-nous besoin de défendre ce que nous sommes? Ce qui Est, la Vie, la Vérité n'a pas besoin d'être protégé, défendu sinon elle serait une simple illusion et sans fondement.

Nous avons besoin de désapprendre, de renverser et de mettre à l'endroit notre manière de penser.

Soyez les récipiendaires de ma paix.

 

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13 juin 2022 1 13 /06 /juin /2022 10:00

 

La vie est un moment vrai, je l’attends, parfois il m’arrive de vivre son instant,

Mais il m’arrive aussi d’oublier,

Alors l’existence enfonce sa vérité molle, son épiderme désoeuvré, sa sieste lasse et tardive, son diapré en trompe l’oeil, ses nuages gras, son soleil adipeux, son sourire carnassier, 

La vie qui est en moi, parfois il m’arrive de croire qu’elle est en dehors!

Je commence ma journée en talonnant les mots sur les vastes plaines où parfois j'entends le séminaire de l’herbe prêter sa voix à l’air afin de fourvoyer l’inexpugnable hypocrisie,

Les mots se cachent derrière un talus rocheux, je les observent de loin, le réticule de ma plume épis, ils me surveillent, prennent garde à ma gloriole, paissent dans mes vapeurs éthyliques ou les alluvions sauvages, je languis de les voir sur une clairière forestière frappés par un silex solaire, j’adorerais les surprendre et les sertir de ma licol,

le mot n’est pas la chose mais en chaque chose il y a des mots,

Ce que dit la bouche, la main ne sait pas l'écrire. 

Si rien ne vient m'enrichir aujourd’hui, il me restera un peu d’hier, paroles de fourmi,

Pensées en désuétude, masse humaine hésitante, indécise, un monde Kitsch, figure larvaire du Beau séduit par le laid, l’inachevé, et le rire blessé, monde séducteur, solipsiste aux labiles certitudes, opulence hédoniste, essor psychologiste au destin solitaire pendu aux lustres du bas masquant la vivacité du haut, du mieux et de l’intense, naissance du peuple psy, monde du spectacle, de la réification du désir, de la chosification de l’homme et de la femme, spiritualiste à la dérive, solitude et foule solitaire,singularité, individualité, dévoiement des genres, Post-modernité, Post-contemporanité, désenclavement, diversifications, transparence, ouverture, réplétion des corps, pléthore des choix, mass-média pour les adorateurs du Plein, pour les abhorrateur du Vide, âmes désechées, dépeuplées, prima de la futilité, sens et non sens s’harmonisent, les hommes moisissent sans culpabilité, les temps célèbres la vie sans but, de travers, et sans direction. Mon Dieu, les mangeurs de pain sont en perdition!!!

Pourquoi perdre le temps à choisir les mots,

Laisse toi emporter par le flot des limons féroces, extatiques, parle aux pierres indociles qui roucoulent sur les rivages, aux crabes géomanciens qui dessinent sur les sables, 

Ah mon dieu! Un mot caméléon s’est assis à côté de moi!! va-t-en, va-t-en!!

Spartiates mouettes, battus par les vents, rieuses nuptialité volant en saint-esprit, déployant ses plumes au-dessus des effluves de menthe et de thé,

La nuit est-elle l’espoir du jour?

Les dionysiaques brûlent-ils à l’aube le verre à la main? 

A ce vent inondé par ma verve hâlée,

A ces moments assignés par l'aporie,

A ces pluriels heurt des idées

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3 juin 2022 5 03 /06 /juin /2022 10:00

Auberge Ameln, à quatre kilomètres de Tafraout, plantée au flanc des montagnes de l’Anti-Atlas marocain,  un village berbère peuplé de visages charmeurs, de regards apaisants et guérisseurs.

Fasse que nécessité m’y renvoie

 

La nécessité est tout ce qui ne peut être autrement qu’il n’est maintenant, peut-on l’opposer au hasard, au contingent (ce qui peut être ou ne pas être).

La nécessité n’a pas besoin de temps pour se réaliser comme c’est le cas je pense pour le déterminisme et surtout la causalité. Ce qui arrive est de la nécessité des événements à se produire, sans une cause réelle définie ou a-priori, il n’y a pas plus propre et sain que vivre au rythme de la nécessité qui se manifeste par et dans chaque mouvement de ce qui est.

Auparavant je pensais que j’étais dans un confluent de hasard et de contingence dès que je m'éloignais d’une certaine idée de causalité qui m'assurait, pensais-je, un tant soi peu de reproductibilité de codification, une modélisation systématique de l’instant noyée dans l’injonction sociale, l'absolue obéissance à l’ordre moral, baignant dans une certaine forme d’homogénéité, immergé dans la banalité multiple et bien planté dans mon personnage réfractaire prêt à abjurer les énigmes de la Vie, adulant ce qui a trait à la concordance et l’uniformité, m’installant ainsi dans un contenu monotone.

Eh bien non! je me suis découvert adepte de la nécessité mère de toute circonstance qui se développe au fur et à mesure que les choses arrivent avec leur lot de potentialité, de puissance, d’éventualité d’être ou de ne pas être et ne se réalisent que lorsque ces choses sont déposées dans le creuset de ce qui bientôt va devenir, être, sans causalité aucune.

Paradoxalement la nécessité pour moi n’a aucune parenté avec le déterminisme. A cela quoi de mieux que la célèbre formule de Nietzsche “Dans tout hasard il y a une nécessité”

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Texte Libre



Ces écrits sont nés d'un besoin pressant d'aller vers l'autre, de fondre dans un creuset qu'est ce support des éléments épars exprimant une certaine singularité.

Mais l'homme a vite fait de montrer sa joie une fois il est dans la lumière alors que les vrais auteurs, sans qu'il ne s'en aperçoive, sont dans l'ombre.

Ces écrits ne sont donc que l'expression harmonieuse d'innombrables acteurs proches ou lointains qui ont peuplé mon esprit et qui maintenant revendiquent la liberté à leurs créations.

Je passe mes journées à mutiler mes cigares à décapiter leurs têtes à allumer leurs pieds à déguster leurs tripes, mais l'écriture n'est-elle pas une vertueuse souffrance qui s'ingénue avec bonheur à vous faire oublier votre égo à décliner le constat social et à créer en vous le désir de dissimilitude?

Notre société a circoncis les hommes dans leurs corps, le fera-t-elle pour le prépuce de leurs coeurs et de leurs ambitions?

La vitole bleue dédie ses thèmes à la ville de Tanger, ma terre ma nourricière, au cigare ce plaisir perle des dieux fait par les mains des hommes, et enfin à mes écrits vérités sur mes parures qui donneront je l'espère suffisamment de plaisir aux lecteurs.
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Peut-être un jour

Qui c'est celui là?
Mais qu'est-ce qu'il veut?
Tanger 2010
 

Comment se fait-il qu’un homme quinquagénaire simple et ordinaire, père de deux enfants et œuvrant dans le secteur bancaire tombe, sans suffisance aucune, dans le chaudron d’Epicure ?

A vrai dire j’essaie de ressembler à ma mémoire, c’est une conteuse passionnée, qui m’a tatoué le cœur par le premier clapé de sa langue sur le palais pour me raconter le plaisir du cigare, et la première lueur blanche de Tanger sans laquelle tous mes devoirs envers mes plaisirs ne seraient qu'un amour futile.  

 

 
Porsche 911 carrera 4
Porsche 356 1500 S Speedster (1955)
Porsche 356 1300 coupé 1951
Porsche 356 A 1500 GT Carrera 1958
Porsche 356 châssis 356.001
Porsche Carrera 911



 
 

  

 

des mots en image

D'hércule et d'héraclès
Blanche est ma ville
Brun est mon humidor

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